Aujourd'hui ont eu lieu les obsèques de Grégory Perrin, mon cousin au 3ème degré. Il venait d'avoir 37 ans... Devenu tétraplégique à 17 ans, suite à un accident de moto, il s'était battu depuis pour vivre dignement. J'avais été extrêmement touchée par le livre qu'il avait sorti en 2007, Debout, un témoignage émouvant sur son combat quotidien pour vivre comme tout un chacun, et il avait magnifiquement réussi en devenant trader au Crédit Lyonnais. Son parcours a été récemment retracé dans l'un des reportages de l'émission 66 minutes (M6) du 15 novembre dernier, consacré à l'emploi des personnes handicapées. Quelques jours à peine après la diffusion de ce reportage, il a eu le col du fémur cassé lors de son lever, a fait un arrêt cardiaque au début de l'anesthésie et s'est retrouvé dans le coma. Il est décédé samedi dernier.

Grégory, tu as été un modèle de combativité et de courage et tu resteras pour toujours dans nos cœurs.


Ci-dessous l'article du Progrès (édition de la Loire) de ce matin...

Décès de Grégory Perrin, le trader handicapé

le 26.12.2009 04h00

En dépit de son handicap, Grégory Perrin se sera battu jusqu'à la fin / Damien Lepetitgaland

Le Roannais Grégory Perrin est inhumé aujourd'hui à Lyon. Tétraplégique depuis un accident de moto à l'âge de 17 ans, il a mené un combat incessant pour vivre une existence « normale »

« Malgré tout ce qui lui arrivait, il avait toujours la pêche, et vous remontait même le moral ». Loïc Bouchet évoque ainsi son cousin, Grégory Perrin, décédé samedi dernier dans un hôpital parisien. Ses obsèques se déroulent ce matin à Saint-Rambert, dans le 9e arrondissement de Lyon.

Grégory Perrin était originaire de Pouilly, dans la Loire. A l'âge de 17 ans, un accident de moto l'avait cloué dans un fauteuil. Son combat commence alors. « Il avait un CAP de mécanique. Il s'est dit, je ne peux plus me servir de mes mains. Il faut que je reprenne des études », raconte son cousin. Le jeune homme refuse d'être orienté vers un établissement spécialisé pour handicapés. Il décroche son bac à 23 ans, s'engage dans un master finances. De fil en aiguille il devient trader chez Calyon, filiale du Crédit Agricole à Paris. « Dès cette époque, il a eu du mal à trouver des infirmiers pour le lever, l'habiller, le coucher à des horaires compatibles avec un emploi », explique son cousin. En 2005, Grégory fait appel à l'Elysée pour dénoncer ses difficultés sur ce point. Suite à cette démarche, il obtient un service de soins de l'HAD (Hospitalisation à domicile dépendant de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris). En 2007, il publie un livre intitulé « Debout ». La même année, il se présente aux élections législatives sous l'étiquette MoDem. Une vie active, en dépit de soins contraignants matin et soir. « Greg voulait être autonome. Il avait compris que c'était possible avec de l'argent et de l'organisation », souligne aujourd'hui Loïc Bouchet.

Au printemps 2009, un nouvel écueil se présente. L'HAD suspend son service, invoquant le refus du patient d'utiliser un certain type d'appareil de levage. Sans cette aide indispensable, le trader doit interrompre son travail et retourne vivre dans sa famille ligérienne. Plusieurs médias évoquent le problème. Un mois plus tard, il parvient à trouver des personnels pour assurer ses soins. « Mais ces gens n'étaient pas forcément suffisamment formés à ce type de handicap », signale Loïc Bouchet. Celui-ci assiste le 19 novembre à une manipulation qui provoque, selon lui, une fracture du col du fémur. Hospitalisé, Grégory tombe dans le coma après l'anesthésie. Son cœur s'arrête de battre le 23 décembre. Il a 37 ans.

Ses proches éprouvent un sentiment d'injustice. « Jusqu'à la fin, il a dû se battre contre une société inhumaine ». Selon son cousin Loïc, la famille de Grégory a l'intention de lancer une action judiciaire contre l'interruption des soins du service de l'Assistance Publique.

Muriel Florin

blogdudemocrate.org

Le Président du Mouvement démocrate venu de Pau, a assisté ce matin à Lyon aux obsèques de Grégory Perrin; ancien candidat du Modem aux élection législatives et municipales. Devant sa famille et ses amis rassemblés il a prononcé un court éloge funèbre sur ce garçon qui lui avait adressé son livre « Debout » retraçant son combat pour la vie et la dignité et avec qui il avait depuis lié amitié . Au nom de la « dernière famille de Grégory » celle de l’action politique qui fondait de grands espoirs en lui, il a salué cette énergie incomparable qui l’habitait, notamment dans ses luttes . Pour François Bayrou, Grégory Perrin était une force d’amour.